Le tour des lacs d’Auvergne en moins de 40 heures ? Yann Gobert vient de démontrer que c’était possible ! Dans des conditions météo particulièrement mauvaises pour une fin de mois de septembre, le fan d’ultra-trail Yann Gobert a parcouru les 200 kilomètres du GR 30 en seulement 37 heures et 49 minutes. Il vient de diffuser la vidéo de son dernier exploit.
C’est un véritable défi sportif que s’est lancé Yann sur le Tour des Lacs d’Auvergne, en cet automne 2020. Entre deux confinements, le coureur accompagné de sa bande de copains s’est élancé sur les 200 kilomètres du mythique sentier du Massif Central. Et il ne lui a fallu que 40 heures pour venir à bout des plus de 6 000 mètres de dénivelé. Un exploit réalisé malgré le froid, l’humidité et la neige qui l’attendaient à partir de 1 200 mètres d’altitude.
L’occasion d’établir un nouveau FKT
Depuis les années 2000, l’organisation américaine Fastest Known Time répertorie les meilleurs temps des segments de course remarquables à travers le monde. Depuis les annulations de courses en série en raison de la crise sanitaire, les FKT ont connu un réel essor au sein de la communauté mondiale du trail. Cet été, les FKT du GR5 entre Chamonix et Briançon, du GR 10 dans les Pyrénées, des 14 sommets des Bauges ou de la traversée des Vosges ont d’ailleurs été repoussés par des traileurs français. Mais il n’existait pas encore de FKT pour le Tour des Lacs d’Auvergne. Grâce à Yann Gobert, le défi est lancé. Il faudra faire mieux que lui pour espérer s’enorgueillir de ce FKT.
« Depuis la pandémie, le concept [du FKT] à pris un nouvel essor. L’esprit des FKT repose beaucoup sur la notion d’aventure et implique généralement de longs itinéraires. Pour exemple, Scott Jurek avait parcouru l’Appalachian Trail en 46 jours 8 heures et 7 minutes. Je suis assez fier d’avoir pu créer le parcours du GR30 et d’avoir posé un temps référence. Mais maintenant c’est à vous de jouer et de faire mieux, ou de créer votre propre parcours dans votre région. Profitons de cette période inédite pour inventer de nouvelles façons de vivre nos passions. »
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Des conditions hivernales
Parti du Mont Doré le 26 septembre 2020 à 6 heures du matin, c’est de nuit et dans un froid humide automnal que s’est élancé le coureur. Très vite la neige est au rendez-vous, amenant avec elle son lot de difficultés supplémentaires. Arrivé au sommet du Puy de Sancy après 2 heures et 12 minutes de course, Yann est accueilli par le vent et la neige. L’horizon est bouché. Pas le temps d’admirer le paysage de toutes façons. Le coureur descend vers son premier ravitaillement à Picherande au 29ème kilomètre.
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Mais rapidement, ses pieds le font souffrir et au 74ème kilomètre, le troisième ravitaillement d’Égliseneuve est l’occasion d’une pause. Après une nuit de course difficile, le corps souffre et le moral est en berne. Pourtant Yann ne cédera pas. Les traits tirés et le visage émacié il garde sa lucidité. « J’y vais à quatre pattes si il faut »… Et c’est à nouveau la pluie et la neige qui l’accompagneront pour les dernières kilomètres. Après 37 heures et 49 minutes, Yann achève finalement sa boucle de 204 kilomètres et 6 700 mètres de dénivelé positif, à la rencontre des lacs d’Auvergne…
Tout au long de son effort, l’athlète a été soutenu par ses proches. Ils ont assuré les ravitaillements ou ont couru quelques kilomètres avec lui. Une preuve que l’ultra est bel et bien un sport d’équipe.
« L’ultra-trail a été et sera toujours une quête de découverte de territoires, de soi et des autres… »