43 ans après l’exploit des pionniers Anselme Baud et Patrick Vallençant en 1977, Vivian Bruchez, Guillaume Pierrel, Tiphaine Duperier, Boris Langenstein et Tom Lafaille ont descendu à ski, la face nord de la Blanche de Peuterey.
La face nord de la Blanche de Peuterey se situe sur un sommet peu accessible de la partie italienne du massif du Mont-Blanc, entre la Noire de Peuterey et le Grand Pilier d’Angle. Pour le natif de Chamonix Vivian Bruchez, cette descente était « un rêve de skieur, un rêve de gamin, une montagne et une face ». Elle lui tenaient vraiment à coeur. C’est donc cans les traces d’Anselme Baud et Patrick Vallençant, que cinq skieurs de talent se sont élancés sur cette vertigineuse crête.
Un projet commun
C’est Guillaume Pierrel qui a eu l’idée de cette magnifique aventure. Cet aspirant guide de haute-montagne avait repéré une ligne qui éviterait de faire du rappel pour parvenir au point de départ. Les sportifs ont donc tout simplement installé une main courante. Elle « n’a d’ailleurs pas été utilisée par tout le monde » ! Et c’est la seule fille de l’équipe, Thiphaine Duperier qui « a fait la trace ! ». La jeune aspirant guide « d’une forme olympique et tout en sourire », a ouvert la voie pendant presque tout le périple.
Le photographe et alpiniste Boris Langenstein qui avait emmené Thiphaine Duperier à plus de 8000 mètres sur le Naga Parbat au Pakistan, était également de la partie. Son aisance et sa connaissance de la montagne ont été des atouts pour l’équipe. Le plus jeune de la bande a été ce « compagnon qui garde le sourire même quand la glace est dure comme le verre et que les crampons chantent sur la glace »… Le jeune skieur et alpiniste de 19 ans Tom Lafaille, a une fois de plus démontré qu’il méritait sa place parmi les grands.
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Une expérience humaine
Pour Vivian Bruchez, cette expérience de descente en équipe est la raison pour laquelle il aime le ski. « D’abord pour l’esthétisme d’un sommet, ensuite pour la ligne, enfin et surtout pour les compagnons d’aventure. » Une véritable aventure humaine qui marquera les mémoires de tous ces aventuriers, partis sur les traces de deux autres amis qui avaient réalisé l’exploit en 1977.
Patrick Vallençant a consacré sa vie à la verticalité en montagne, l’escalade, l’alpinisme et la descente à ski. Ce sportif et aventurier a été un pionnier de descentes extrêmes. Dans les Alpes ou dans les Andes, il n’hésitait pas à braver des pentes à 60°C considérées comme imprenables… Il est malheureusement décédé dans un triste accident sur une paroi-école des Cévennes. Cette chute de 40 mètres lui a été fatale. Mais Patrick demeure aujourd’hui encore une légende de la montagne.
Anselme Baud est professeur à l’Ecole nationale de ski et d’alpinisme. Il a été le compagnon de cordée et de descente de Patrick Vallençant pendant des années. Ces deux pionniers du ski extrême se sont alliés à la recherche de la performance physique et de la perfection technique. Selon Anselme, Patrick était un « homme entier, prêt à tout sacrifier pour atteindre ses objectifs. Avec lui, à la ville comme à la montagne, c’était à fond tout le temps. Il ne connaissait pas la voie médiane ».