Au coeur de l’Île de Ré, à l’intérieur de la grande baie du Fier d’Ars, se niche un paradis sauvage pour les oiseaux, la réserve de Lilleau des Niges.
Sur les anciens marais salants du Fier d’Ars, la nature a peu à peu repris ses droits. Le site de 220 hectares est devenu un sanctuaire pour des centaines d’espèces d’oiseaux, la réserve de Lilleau des Niges. Car l’Île de Ré est située sur l’une des principales voies de migration d’Europe. Elle est « un trait d’union indispensable entre l’Arctique et l’Afrique ». Plus de 300 espèces d’oiseaux migrateurs et sédentaires y ont d’ailleurs été répertoriés depuis 1980. C’est à cette date que le site a été classé Réserve Naturelle Nationale. Un véritable trésor ornithologique que la Ligue pour la Protection des Oiseaux préserve avec ardeur.
À l’intérieur de la réserve, un dédale de sentiers en accès libre permet de découvrir la richesse de la biodiversité de lieux. La Maison du Fier installée dans un ancien hangar à sel, se propose de faire découvrir aux visiteurs la faune et la flore rétaise. Elle met également à l’honneur les multiples paysages qui se déclinent sur l’Île de Ré. Les dunes, les plages, les forêts de pins et de chênes, les marais et vasières, sans oublier l’estran et les joies de la pêche à pied ! L’objectif premier de la Maison du Fier est de sensibiliser les visiteurs à la fragilité de cet écosystème, qui se découvre en toutes saisons.
Pendant la période de nidification
Pendant la nidification, les marais de Fier accueillent de nombreuses colonies d’oiseaux. C’est ainsi que l’échasse blanche, le sterne pierregarin, l’avocette élégante, le tadorne de Belon, ou encore la gorge-bleue à miroir sont voisins le temps de nicher. Le gros canard bariolé est quant-à-lui devenu emblème de la réserve.
Le marais au printemps
C’est au printemps que le marais abrite le plus d’espèces. Les oiseaux y trouvent la quiétude nécessaire pour élever leurs petits. Toutes les espèces ayant nidifié aux abords du marais s’y retrouvent bien sûr. Mais on peut également apercevoir le busard des roseaux, l’aigrette garzette ou encore le héron cendré.
Les vasières en automne et en hiver
À marais basse, les vasières apparaissent. Les aux oiseaux y débusquent végétaux, vers, coquillages et crustacés. De nouvelles espèces peuplent la réserve pendant ces deux saisons. Les visiteurs pourront ainsi admirer la spatule blanche, le grand cormoran, la bernache cravant, le canard pilet, le bécasseau variable, le courlis cendré et bien d’autres…
Vous l’aurez compris, pour découvrir l’Île de Ré et ses multiples facettes, une seule visite ne suffira pas. Comme le dit Christine Bridault dans son ouvrage dédié à L’art de vivre à l’Île de Ré, « Ré ne se livre pas au premier regard. Un vacancier pressé n’en retiendra qu’un ou deux ports de carte postale, quelques villages blancs aux rues fleuries, une mer tiède et des paysages austères de marais où rien n’arrête le regard. Quelle erreur ! Chacun de ces havres a une histoire nourrie de rudes batailles. Chaque village cache des trésors. »