Dernier né des dix parcs nationaux de France, le Parc national des Calanques est le premier Parc national périurbain d’Europe, à la fois terrestre et marin.
Au coeur de la métropole Aix-Marseille Provence, le Parc national des Calanques s’étend sur un coeur terrestre de 85 km2 et un coeur marin de 435 km2. Cette terre de rencontres et d’échanges est riche d’un patrimoine naturel, paysager et culturel exceptionnel. Les calanques plongeant dans la mer, la canyon sous-marin de Cassidaigne, l’archipel du Frioul, le Massif de Saint-Cyr et les falaises Soubeyrane, sont emblématiques. Ils offrent tous des paysages à couper le souffle. Chacun d’eux abritent des trésors naturels à découvrir sur terre, en mer, mais aussi sous la surface.
Patrimoine géologique
L’alternance des roches en mille-feuilles des falaises Soubeyrane entre calcaire blanc, grès et poudingue est particulièrement reconnaissable. Elle rompt avec la blancheur immaculé du calcaire du massif des calanques. Les îles et îlots des archipels du Frioul et de Riou se dessinent à fleur d’eau. Le Cap Canaille, le Bec de l’Aigle, Les Goudes et le Mont Rose font la fierté des habitants. Dans ce parc préservé, les côtes sont déchiquetées par l’érosion, creusées de vallées profondes et de failles.
En apparence inhospitalière, ces côtes rocheuses accueillent en réalité une riche biodiversité. Sur terre et en mer, les équipes du Parc préservent avec passion une flore et une faune exceptionnelles.
Une faune marine emblématique
En mer, 60 espèces marines patrimoniales et 5 habitats d’intérêt communautaire sont considérés comme rares et fragiles. Elles constituent l’intérêt de cet écosystème méditerranéen. Le célèbre et endémique herbier de posidonie est un refuge précieux pour la saupe, le sar, la girelle, l’hippocampe, l’oursin diadème et le plus grand coquillage de Méditerranée, la grande nacre. Sur les fonds rocheux, ou à l’intérieur d’une faille, il n’est pas rare de rencontrer un mérou brun ou un corb. En profondeur, les plongeurs peuvent admirer des colonies de corail rouge et des gorgones. Au large, croisent les cétacés et quelques tortues caouanne. On peut aussi y admirer des grands dauphins, des dauphins bleu et blanc, ou même de majestueux rorquals communs.
Une faune terrestre à préserver
Côté faune, le célèbre « gabian » est particulièrement présent comme partout sur les côtes méditerranéennes françaises, mais laisse la place aux plus discrets puffins cendrés et cormorans huppés. En levant la tête, il est même possible d’admirer l’un des 32 couples d’aigles de Bonelli de France, et la nuit l’une des plus grandes chauves-souris d’Europe, le molosse de Cestoni et ses 40 centimètres d’envergure.
La flore méditerranéenne du Parc national des Calanques
Sur terre, 43 des 900 espèces végétales qui cohabitent, sont reconnues comme remarquables. Les méditerranéens romarins, thyms, chênes verts et kermes, arbousiers et pins d’alep, côtoient les cistes, coris, aphyllantes et astérisques maritimes, ainsi que quelques espèces remarquables telles que la sabline de Provence, l’astragale de Marseille et le genêt de Lobel. Toutes ces espèces sont particulièrement adaptées aux conditions extrêmes rencontrées sur ces côtes soumises aux vents, à la chaleur et aux embruns.
Patrimoine historique
Tout au long de l’histoire, ces côtes ont été un havre de paix pour les hommes. La grotte des Trémies révèle les plus anciennes traces humaines des Calanques, contemporaines de l’homme de Néandertal. Dans la grotte Cosquer, ce sont des mains négatives de 27 000 ans qui apparaissent sur la roche. Les hommes de la préhistoire ont laissé derrière eux de nombreuses représentations d’animaux tels que des bouquetins, chamois, bisons, aurochs, cerfs, antilopes, félin et même pingouins et phoques.
Pendant l’Antiquité, les marins ligures et étrusques ont laissé place aux phocéens et au développement de port antique de Marseille situé à quelques encablures. Au Moyen Âge, les activités agricoles et pastorales s’intensifient dans les terres. On y trouve d’ailleurs des vestiges de bergerie de cette époque. Les batteries militaires témoignent des combats et de la lutte contre la piraterie des XVIIIème et XIXème siècles. Plus tard, les hommes se tourneront vers la pêche et l’extraction de la roche, qui façonneront l’identité des lieux.
La vie dans le Parc national des Calanques
Les Calanques sont un terrain de jeu formidable pour flâner, randonner, grimper, plonger, caboter… Mais elles sont également un lieu d’étude. De nombreux biologistes, botanistes, géologues, géophysiciens et même chimistes y travaillent. Ils observent et analysent ainsi les données recueillies sur site. La source souterraine de Port-Miou par exemple, est un extraordinaire laboratoire souterrain. Des équipes se relaient pour protéger et préserver ce territoire unique en bordure de métropole. Ils sensibilisent et informent les visiteurs qui sont nombreux à se presser sur les chemins pour découvrir les merveilles des calanques.