Dans le cadre d’une série spécialement consacrée aux sites français reconnus au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, nous vous proposons de découvrir une à une les destinations françaises exceptionnelles, préservées en tant que patrimoine de l’humanité. Nous continuons cette série avec le dernier des sites reconnus en 1979, les sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère.
La plus emblématique des grottes ornées de la vallée de la Vézère demeure certainement la célèbre Grotte de Lascaux. Mais ce site exceptionnel ne représente en réalité qu’une portion du site préhistorique de cette vallée située en Dordogne. L’ensemble de sites préhistoriques compte en effet 147 gisements et 25 grottes ornées. Il a été classé au Patrimoine mondial en raison de l’intérêt ethnologique, anthropologique et esthétique des peintures pariétales. Les lieux funéraires, ateliers, aires d’exploitation de la matière première, habitats et haltes de chasse font également l’intérêt scientifique des lieux. Les objets et les œuvres d’art découverts dans la vallée de la Vézère sont en effet les rares témoins des civilisations qui ont nous ont précédées.
Les grottes ornées de la vallée de la Vézère, des sites majeurs
La grotte de Lascaux à Montignac, a considérablement marqué les esprits. On l’appelle même la « chapelle Sixtine de la Préhistoire ». Ses peintures pariétales sont en effet considérées comme des chefs d’oeuvre de l’art préhistorique. Mais ce territoire de plus de 30 km2 compte de nombreux autres gisements et grottes. Ils sont répartis sur 15 sites bénéficiant d’une protection de haut niveau. Parmi les oeuvres les plus célèbres, la Vénus de Laussel a été retrouvée à Marquay. La frise des chevaux en haut relief de Cap-Blanc est pour sa part d’une beauté extraordinaire.
Une découverte tardive
La découverte de la grotte de Lascaux par quatre adolescents en 1940, a fait date dans l’étude de la Préhistoire. Elle a joué un rôle majeur dans le développement de l’art préhistorique. Les scènes de chasse qui ornent cette grotte, leur composition et la représentation d’une centaine d’animaux, avaient alors bouleversé les historiens. La qualité des dessins d’observation, la richesse des coloris nécessitant le recours à différents pigments et la vivacité du rendu, sont en effet exceptionnels. Personne ne s’attendait à ce que des ornements vieux de 18 000 ans, révèlent une telle technicité et une telle harmonie.
Les sites de la Vallée de la Vézère aujourd’hui
Pour garantir leur conservation, certaines cavités ont été fermées au public. C’est le cas de la grotte de Lascaux, fermée dès 1963. Pour autant, l’essentiel des sites a été conservé dans leur état de découverte. L’environnement rural préservé de la vallée confère à l’ensemble une authenticité. Elle garantit un voyage dans le temps.
Le Centre International de l’Art Pariétal
La grotte de Lascaux est désormais fermée au public pour favoriser sa conservation. Mais un centre de grande qualité appelé Lascaux IV, a vu le jour. Les visiteurs ont ainsi accès à une réplique complète de la grotte. Un ensemble de ressources numériques leur est également proposé. Les écrans 3D et les expériences de réalité augmentée offrent aux visiteurs une totale immersion. Dans le bâtiment semi-enterré construit au pied de la colline de Lascaux, l’enchevêtrement de salles aux formes atypiques conduit les visiteurs vers le belvédère, l’abri, la grotte, ou l’atelier de Lascaux. Théâtre de l’art pariétal, cinéma, galerie de l’imaginaire, mais aussi expositions temporaires font le bonheur de centaines de milliers de visiteurs chaque année.
La recherche archéologique
Une semaine après l’extraordinaire découverte de Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Georges Agniel et Simon Coencas, les premières études ont commencé sous l’impulsion de l’abbé Henri breuil, l’abbé Jean Bouyssonie, du Docteur Cheynier et de Denis Peyrony alors conservateur du Musée de Préhistoire des Eyzies. Photos, relevés et collectes d’objets ont alors été réalisés dans la grotte de Lascaux. Puis des travaux d’aménagements ont été réalisés dans le but d’accueillir du public. Ces précurseurs ont finalement passé le témoin à André Glory, puis à Norbert Aujoulat. C’est Yves Coppens qui présidera ensuite le conseil scientifique, de 2010 à 2017.