Dans le cadre d’une série spécialement consacrée aux sites français reconnus au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, nous vous proposons de découvrir une à une les destinations françaises exceptionnelles, préservées en tant que patrimoine de l’humanité. Nous continuons cette série avec l’un des sites reconnus en 1981, Arles et ses monuments romains et romans.
Les monuments romains et romans d’Arles sont les témoins privilégiés de périodes historiques majeures. Ils révèlent à eux seuls la richesse culturelle et économique des lieux, à différentes époques de l’histoire humaine. Selon l’UNESCO, Arles offre d’ailleurs « un exemple d’adaptation d’une cité antique à la civilisation de l’Europe médiévale ». D’imposants monuments antiques du premier siècle avant Jésus-Christ côtoient en effet des bâtiments et vestiges des Vème, XIème et XIIème siècles. Cette grande diversité révèle aux visiteurs la manière dont la cité d’Arles a su conserver son prestige à travers l’Histoire.
Les vestiges antiques témoins du premier âge d’or
Les arènes d’Arles sont un amphithéâtre romain inspiré du Colisée de Rome. Elles sont particulièrement préservées. Le majestueux édifice est le plus important vestige romain visible dans son intégrité en France. Au premier siècle, 25 000 personnes pouvaient se réunir aux arènes pour célébrer les gladiateurs et les victoires romaines. Plus tard, des spectacles y seront organisés. Mais avec l’insécurité médiévale grandissante, la population transformera l’édifice en forteresse urbaine.
Le théâtre antique d’Arles, dévolu à Apollon et construit sous le règne d’Auguste, est l’un des premiers théâtres en pierre du monde romain. La cavea pouvait accueillir 10 000 spectateurs, répartis selon leur appartenance sociale. Sur les 100 majestueuses colonnes de style corinthien qui décoraient le mur de scène, seules deux ont subsisté. On les surnomme désormais « les deux veuves ».
Comme dans toute ville romaine le forum avait une place centrale au sein de la cité, mais aujourd’hui seuls deux fragments du forum d’Arles sont toujours visibles. En revanche, les étonnantes fondations de cette grande place dallée de 3 000 mètres carrés – qui constituent toute l’originalité de cet ouvrage – sont toujours visibles dans le sous-sol de la ville. Les cryptoportiques supportaient le forum de la cité antique grâce à une structure en fer à cheval de 89 mètres de long et 59 mètres de large.
Les vestiges du deuxième âge d’or
Construits au début du IVème siècle alors que l’empereur Constantin résidait à Arelate, les thermes de Constantin ou thermes du Nord, sont parmi les mieux conservés de France. Les vestiges visibles correspondent au caldarium et au solium. Les Alyscamps – Champs-Elysées en provençal – constituent une nécropole païenne de l’époque romaine, devenue chrétienne au Moyen-Âge. Elle a été le témoin du martyr de Genest au IVème siècle, et elle est finalement devenue le point de départ du pèlerinage de Compostelle pour les pèlerins provençaux.
Les vestiges médiévaux
Aux XIème et XIIème siècles, Arles redevient l’une des plus belles villes du monde méditerranéen. La cathédrale Saint-Trophime est d’ailleurs l’un des monuments majeurs de l’art roman provençal. Son vaste cloître rivalise dans ses dimensions avec celui du Thoronet, de Sénanque ou de Montmajour. Son portail sculpté constitue quant-à-lui l’un des plus grands ensembles sculptés de l’art roman en Provence.
Arles aujourd’hui
De nos jours, l’amphithéâtre romain est le monument de la ville le plus visité, mais aussi le plus connu à l’international. Il abrite de nombreux spectacles et des courses camarguaises. Le théâtre est également redevenu un lieu de spectacles. Il accueille en été les Fêtes d’Arles et du costume, les Rencontres Internationales de la Photographie, ou encore le Festival du film péplum. La cathédrale Saint-Trophime abrite de magnifiques oeuvres de différentes époques. Les visiteurs peuvent y admirer la tapisserie d’Aubusson, des tableaux de Louis Finson tels que la lapidation d’Etienne, mais aussi de nombreuses sculptures, des sarcophages paléochrétiens, des tombeaux et des monuments funéraires.
Aux portes d’Arles, la Camargue, territoire où « les hommes vivent avec les chevaux, les taureaux, les oiseaux, le ciel et l’eau » s’offre aux visiteurs. Cet espace naturel préservé de 100 000 hectares, véritable sanctuaire pour une flore et une faune exceptionnelles, est désormais protégé par le Parc Naturel Régional de Camargue. Manades et sentiers balisés accueillent les promeneurs à pied, à vélo ou à cheval.